Chaque jour, une poésie d'auteurs connus ou d'autres injustement oubliés.
LE THOR
Dans le sentier aux herbes engourdies où nous
nous étonnions, enfants, que la nuit se risquât à
passer, les guêpes n'allaient plus aux ronces et les
oiseaux aux branches. L'air ouvrait aux hôtes de la
matinée sa turbulente immensité. Ce n'étaient que
filaments d'ailes, tentation de crier, voltige entre
lumière et transparence. Le Thor s'exaltait sur
la lyre de ses pierres. Le mont Ventoux, miroir des
aigles, était en vue.
Dans le sentier aux herbes engourdies, la chi-
mère d'un âge perdu souriait à nos jeunes larmes.